jeudi 19 avril 2012

Swâmi Prajnanpad - Éléments biographiques (2)

Svâmi Prajnânpad, appelé Svâmiji par ses disciples indiens et français, était un sannyâsin bengali, très peu connu aussi bien en Inde qu'en Occident. Depuis sa mort en 1974, ses disciples, peu nombreux, donnent chacun une vision différente de cet homme, qui leur paru exceptionnel à bien des égards.
Daniel Roumanoff a rassemblé quelques-unes de leurs remarques qui permettent de donner une première approximation de ce qu'il a été: 
- « Un esprit scientifique qui a montré la logique de l'élan vers la libération et qui offre, dans un langage réinventé pour notre époque, les vérités de toujours, qui présentées traditionnellement n'ont pour nous plus de signification. »
- « II s'est servi de Freud comme d'un marchepied pour faire découvrir les vérités de l'advaita. »
- «L'être parfait par excellence. Celui dont on ne peut rien dire justement parce qu'il est parfait. »
-« II est avant tout amour, amour d'une qualité telle qu'une fois entré dans le coeur d'une personne, non seulement cet amour ne meurt pas avec le temps, mais se développe et grandit au gré des circonstances de la vie. »
Au travers de ces appréciations diverses transparaissent quelques-uns des traits qui rendent la personnalité et l'enseignement de Svâmi Prajnânpad si attirants pour un Occidental.
BIOGRAPHIE :
Swami PRAJNANPAD (Chinsurah, 1891 ; Channa, 1974) 
Pour lui l'enseignement tenait en trois lettres : oui
Aussi peu connu en Inde qu'en Occident, ce sage fut découvert en 1959 par Daniel Roumanoff et révélé par Arnaud Desjardins qui était l'un de ses disciples. Yogeshvar Chattopadhyaya est né le 8 février 1891 à Chinsurah, petit village du Bengale non loin de l'ancien comptoir français de Chandernagor. C'est un brahmane, élevé et éduqué selon la plus stricte orthodoxie hindoue. Très tôt l'enfant fait preuve d'un esprit vif et curieux remettant en cause l'autorité et la tradition si elles ne lui paraissent pas justifiées.
En 1912, il termine ses études secondaires et s'inscrit à l'université de Calcutta où il passe, trois ans plus tard, un diplôme de physique. Après avoir rejoint le mouvement de non-coopération fondé par Gandhi, il enseigne dans des collèges (1919-1920). À cette époque, il désire se consacrer à l'éducation populaire et participe aux « Vidyapith ». Ce sont des collèges indiens entièrement destinés à des élèves recevant une formation à la fois occidentale et moderne et hindoue traditionnelle. En 1921, il collabore avec Rajendra Prasad, le futur président de la République indienne, au « Bihar Vidyapith ». En même temps sa vie est austère. Il a fait vœu de pauvreté et n'a en tout et pour tout que deux pagnes et deux châles. Il se nourrit de peu et, continent, il impose ce mode de vie à sa femme. Plus tard, il mettra en garde ses disciples contre cette erreur déplorable, l'idéalisme.
En 1921, Yogeshvar rencontre son maître, Niralamba Swami (1897-1930) qui habitait à Channa, au nord de Calcutta. Un an après, il enseigne la littérature anglaise, la philosophie indienne et la physique au célèbre "Kashi Vidyapith" de Bénarès. C'est dans la bibliothèque de l'école qu'il découvre Freud. Cette lecture sera une révélation, car à cette époque il cherche un lien entre les Upanishads (textes sacrés indiens) et la vie quotidienne. Ce chaînon manquant lui est fourni par la psychanalyse. Il y voit le moyen d'assurer le passage entre la conscience étroite et individuelle emprisonnée par l'ego et la conscience élargie dont parlent les Upanishads.
En 1925, il devient sannyasin et part vivre dans l'Himalaya où la pratique de jeûnes prolongés fragilise sa santé et l'oblige à s'arrêter. II rentre six mois plus tard au « Kashi Vidyapith ». C'est en 1928, avec certains de ses étudiants devenus disciples qu'il commence un intense travail sur les émotions qui s'inspire de la lecture de Freud. Il appelle ce travail « psychanalyse » et le désignera plus tard sous le terme de « Manonasha » (destruction du mental) emprunté au « Yogavasistha ». Ce travail sera effectué dans l'obscurité, allongé, et appelé plus tard « lying » par ses disciples français. C'est en 1930 que se produit la transformation radicale et irréversible de Swamiji qui fait de lui un « sage ». En 1930, à la mort de son maître, il s'installe à l'ashram de Channa (Bengale) où il mourra en 1974.
Selon Swami Prajnanpad, il n'y a pas d'opposition entre science et spiritualité. Ne dit-il pas : « Qu'est-ce que la science ? Uniquement la recherche de la Vérité. »
Par ailleurs, alors que beaucoup de spiritualistes ont rejeté Freud et la psychanalyse, lui s'y intéresse, car : « Freud a établi de manière scientifique et rigoureuse ce que les sages des siècles passés ont trouvé par eux-mêmes de manière intuitive, mais non, fondée scientifiquement. » Dans son enseignement (Adhyatma Yoga), Swami Prajnanpad développe deux lois : la différence et le changement. La différence est dans les formes et l'apparence, tandis que l'unité est dans la Réalité, dans ce qui est. Le changement ou deuxième loi de la nature est « la différence dans le temps ». Ce qui vient s'en va. La vie est pour la mort, l'apparition pour la disparition. L'action-réaction est le mode de fonctionnement du changement. C'est l'expression de l'énergie infinie. Dans la manifestation, pour tout effet, il y a une cause. Il n'y a donc ni accident, ni miracle, ni destin. Le karma (poids des actions du passé) est un autre terme pour désigner l'hérédité, puisqu'il n'y a pas de séparation entre ce qui est mental et physique. Tout ce qui nous arrive, c'est nous qui l'attirons. Nous sommes responsables de notre bonheur puisque le monde extérieur est neutre. Pour illustrer le passage de la dualité à la non-dualité, le maître bengali donne souvent l'exemple du pendule. Le mouvement part de la position d'équilibre et lorsque le jeu d'action-réaction est épuisé, le pendule tend à revenir à cet état neutre, stable, en équilibre. Mais quelle est la cause de la rupture de cet équilibre ? Prajnanpad l'attribue au refus. Tout est construit sur le refus, créateur de toute dualité. Refuser c'est dire non à ce qui est, au changement. Le refus crée le plaisir et la souffrance aussi inséparables que les deux faces d'une pièce de monnaie. Ils sont produits par un découpage arbitraire, une séparation au sein d'une réalité unique. Ce découpage est le fait de l'ego dont le maître d’œuvre est le mental : organe central du refus dont l'aspect intellectuel est la pensée, l'aspect affectif, l'émotion et le désir. Pour s'en libérer, il faut le traquer sans relâche en le confrontant aux faits réels.   
 Extraits de : Bruno Soft, Mystiques et maîtres spirituels contemporains, éd. Pocket    
Le tout tiré de:
Les chemins d'une autre connaissance... Un univers où la Poésie, l'Ecologie, la Spiritualité se rencontrent..., Swami Prajnanpad, http://supervielle.univers.free.fr/Swami_Prajnanpad.htm#biblio

Adhyatma Yoga

Adhyatma Yoga (sanskrit Adhy "au sujet de", "en direction de" et atma "le soi") signifie le yoga en direction du Soi. Issu de la tradition philosophique Hindoue et plus particulièrement de l’Advaïta Vedanta, il a été transmis par Swâmi Prajnânpad à des disciples indiens ainsi qu'à quelques français dont Arnaud Desjardins, Denise Desjardins, Daniel Roumanoff, Colette Roumanoff, Pierre Wack, Frédéric Leboyer, Roland de Quatrebarbes, Olivier Cambessedes et Anémone Cambessedes.
Tiré de : Wikipédia, Adhyatma Yoga, http://fr.wikipedia.org/wiki/Adhyatma_yoga#cite_ref-0 et de Svami Prajnanpad, Un maître contemporain, Disciples, http://svami-prajnanpad.org/disciples.html
Pour plus d’informations sur cette voie spirituelle, voir :
À la recherche du soi. 1, 2, 3, 4 Adhyatma yoga de Arnaud Desjardins La Table Ronde, 1986
Svâmi Prajnânpad. Daniel Roumanoff, Tome 1, 2 & 3 (La Table Ronde - 1989, 1990 et 1991)

Swâmi Prajnânpad - Éléments biographiques

Qui était Svami Prajnanpad?

Svâmi Prajnânpad est un maître indien contemporain (1891-1974) dont l'enseignement, plongeant ses racines dans la tradition indienne la plus ancienne, éclaire d'une manière entièrement nouvelle le cheminement de celui qui aspire à connaître la vérité.
Formé aux disciplines scientifiques, Svâmi Prajnânpad réconcilie science et tradition, approche matérialiste et spirituelle. Svâmiji, dans un souci d'efficacité pratique, se réfère constamment à l'expérimentation, rejette tout recours à une autorité quelle qu'elle soit, mais n'hésite pas à utiliser toutes les méthodes permettant de libérer le disciple de ses blocages émotionnels.
Svâmi Prajnanpad n’a jamais écrit de livre ni fait de conférence, il  accordait des entretiens individuels à un petit nombre de personnes (dont neuf  français). Il répondait à leurs lettres. Certains de ses entretiens ont été enregistrés.
Pour tous ceux qui l’ont approché il rayonnait d’amour et d’intelligence. Voici ce qu’il disait de son état :
« Dans la vie du monde on saisit toujours un objet particulier. Mais qu’arrive-t-il quand on sent et qu’on réalise qu’il n’y a rien à saisir ? Il y a une disparition complète de la conscience du monde et quand  ce sentiment  se cristallise, on sent : « tout est à moi, tout m’appartient ».  L’éveil n’est rien d’autre que cela. » Entretien  5/8/1966.
« Vous sentez : ce que j’avais à faire  je l’ai fait, ce que j’avais à obtenir je l’ai obtenu, ce que j’avais à donner je l’ai donné » Entretien 25/1/1963.
Tiré de : Svami Prajnanpad - Un maître contemporain, Accueil, http://svami-prajnanpad.org/index.html

Biographie de Swâmi Prajnanpad

Yogeshvar Chatterjee est né le 8 février 1891 à Chinsura, à une cinquantaine de kilomètres de Calcutta, dans une famille brahmane très pauvre. Il fait des études brillantes avec un intérêt pour les sciences physiques. Il découvre les écrits de Freud  dans les années 1920 à la bibliothèque de l’Université de Bénarès où il enseigne. Il trouve un maitre Niralamba Svami en 1922. Il accepte de se marier sur l’insistance de son frère mais trois mois avant la naissance de sa fille, il démissionne de l’Université et part dans les Himalaya pour devenir moine.
Son frère vient le chercher et il reprend sa place à l’Université. En septembre 1930, à la mort de son maître, il s’installe à l’ashram Channa. Dans l’intervalle il a trouvé un sentiment d’accomplissement qui ne peut être troublé. Il est connu d’un petit nombre de disciples indiens. Daniel Roumanoff  le  rencontre en 1959. Svamiji  fait deux séjours en France, un en 1966 à Bourg La Reine auprès d’Arnaud et Denise Desjardins, un autre en 1973 en Normandie invité par Daniel et Colette Roumanoff. Il s’éteint le 24 septembre 1974.
Tiré de : Svami Prajnanpad - Un maître contemporain, Biographie de Svami Prajnanpad, http://svami-prajnanpad.org/biographie.html
Pour plus de détails, voir la biographie de Swâmi Prajnânpad écrite par Daniel Roumanoff aux éditions de la Table Ronde :

mardi 7 décembre 2010

Le courage d'être «trop» par Marie-Pierre Charron

Voici un ptit texte que j'ai trouvé très intéressant sur la valeur d'oser être trop...
Tellement vrai!

Le courage d'être «trop»
Trop n’est pas toujours comme «pas assez»… Parfois, c’est ce qu’on a besoin d’être pour vivre avec authenticité.
Avez-vous déjà rencontré de ces personnes qui font continuellement des jeux d’esprit et qui sautillent sur la vie comme de petits enfants? Je suis une d’entre elles. Sans être hyper extravertie et bouffon, j’ai un tempérament jovial, ainsi qu’un certain sens de l’autodérision. L’humour est en quelque sorte le noyau de ma vie (ou «la charpente de celle-ci»… je n’arrive pas à choisir entre les deux analogies). D’une part, c’est l’expression naturelle de la joie qui m’habite. D’autre part, j’aime connecter avec les gens plus que tout au monde, et faire des blagues me permet d’établir un contact assez vite.
En toute subjectivité, je crois que la majorité de mes blagues et de mes jeux de mots sont assez réussis; mon public semble généralement agréablement surpris… Cela dit, j’ai souvent le sentiment de «déborder» — d’en donner plus que le client en demande, comme on dit. Mes petits commentaires spontanés et mon enthousiasme sont parfois reçus avec une certaine fermeture ou un sourire mitigé.
Vous êtes probablement «trop» quelque chose vous aussi… Trop sensible? Trop profond? Trop rêveur? Trop confiant? Trop chaleureux? Trop actif? Trop expressif? J’aimerais vous inviter à nous ignorer, nous qui n’avons pas la capacité de vous «voir» et de vous encourager à briller… Faites-nous le cadeau d’être tel que vous êtes, de vous assumer et, ainsi, de nous inspirer. Il y a une baguette magique que seul vous possédez, et c’est votre rôle de l’utiliser — d’être un leader qui cherche non pas à être approuvé, mais à défricher de nouveaux sentiers et à nous donner envie de les explorer.
Être tel qu’on est
Personnellement, je fais constamment le choix de laisser ma joie rayonner librement, même lorsque je me sens «trop». Ce n’est pas toujours facile, on s’entend. Ce n’est pas nécessairement plaisant lorsque mes élans tombent à plat, ou lorsque je m’ouvre et que je suis accueillie froidement. Mais j’ai compris qu’être telle que je suis est ma mission première dans la vie… Et ça, c’est franchement plus important! J’ai réalisé aussi que je ne voulais pas être un hologramme de moi-même, mais un être entier, complet et coloré qui laisse une empreinte et qui contribue à enrichir son environnement; un vrai être humain, une vraie personne.
Déployer votre plumage
Je suis toujours très branchée à vous lorsque je rédige ces messages, je prends régulièrement votre pouls… Et en écrivant ces lignes, je suis tout simplement renversée par la splendeur que vous étouffez — par ces petits bouts de vous que vous coupez car ils n’entrent pas dans le moule auquel vous croyez devoir vous conformer. C’est votre magie que vous étouffez… Et si vous la laissiez scintiller?
Faites comme le paon, osez déployer votre plumage sans retenue. Ajustez votre idéal en fonction de ce que vous êtes vraiment. Quelle importance a donc le regard des autres en comparaison de la joie d’être en harmonie avec vous-même, les deux pieds dans vos souliers? Même si vous êtes la seule personne à vous trouver drôle ou à croire en vous, Stéphane, c’est assez. Vous êtes assez.
Qu'en dites-vous? :-)